Un élevage à taille humaine
Une petite structure
Dans cette ferme du nord Limousin, tout est à taille humaine : une petite surface (à peine 20 ha), de petits bâtiments, un petit troupeau.
J'ai bien un "collaborateur" :
... un border collie
qui a eu longtemps fort à faire avec les jeunes brebis qui lui tennaient tête, jouant sur l'effet de groupe. Avec les brebis adultes et les béliers, il prend un vrai plaisir à les faire courir pour les regroupements mais j'ai du mal à obtenir "sa collaboration" pour les opérations plus délicates sur animaux isolés... Je crois qu'il préfère s'occuper des oiseaux, des p'tites fleurs, des papillons et... bonheur suprême... les dégustations de crottes !
Des agneaux toute l'année
Je me suis organisé pour être en mesure de fournir des agneaux pratiquement toute l'année.
Le troupeau divisé en deux lots - regroupant au total environ cent soixante dix brebis et quatre béliers - me retient de très longues semaines en "maternité" pour les agnelages qui s'étalent de novembre à février puis d'avril à fin juin.
Des naissances étalées dans le temps, conjuguées à des vitesses de croissance variables pour les agneaux permettent d'avoir des agneaux pendant une très grande partie de l'année.
Des agneaux que j'élève avec passion
Pendant leur assez court séjour sur l'exploitation - au nord de la Creuse -, les agneaux sont "bichonnés". Je suis sans cesse à l'affût du moindre "bobo" et signe de "mal-être".
Nombre de mes agneaux restent souvent craintifs, mais certains d'entres eux viennent, après une période "d'approche" plus ou moins longue, chercher la caresse, voire le bisou sur le bout du museau.
Certains deviennent parfaitement "apprivoisés" comme le montre cette photo :
La casquette du "boss" est très convoitée...
Un univers impitoyable
Le quotidien d'un élevage c'est la lutte permanente contre la mort. La vie y est menacée en permanence, la moindre inattention est sanctionnée à très brève échéance. Faire naître des petits animaux de 3,5 à 5 kg et les élever pendant quatre à six mois nécessite un savoir faire mais surtout un grand sens de l'observation.
La relation "mère/agneau" n'est d'ailleurs pas celle du monde des animaux de Disney, faite d'amour et de complicité. Les brebis fournissent à leurs petits la ration quotidienne de lait dont ils s'abreuvent pendant un peu plus de deux mois, mais lorsqu'un agneau vient à être malade, ou seulement affaiblit, il est bien souvent abandonné.
Par contre, il persiste, assez souvent, un lien fort entre agneaux d'une même fratrie - on en voit dormir côte à côte assez longtemps - alors qu'ils prennent rapidement leur indépendance vis-à-vis de leur mère et si on trouve des agneaux couchés, lovés contre leur mère, le museau sur la mamelle, c'est pour pouvoir téter et compléter ce qui n'a pu être bu quand leur mère s'alimentait...
La recherche du circuit court
Je n'ai pas assez de surface pour produire mes céréales, je les achète à la coopérative agricole voisine - à 16 km -.
Pour les "concentrés" qui ne sont autre que du tourteau de colza, la matière première est cultivée par des agriculteurs du voisinage, la fabrication est faite par une entreprise basée à côté de Limoges (environ 80 km).
L'abattoir est à 30 km et l'atelier de découpe est à 33 km...
Vous l'aurez compris, je privilégie le "circuit-court".
Vous, le consommateur, êtes probablement mon interlocuteur le plus éloigné du siège de l'exploitation.
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