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L'alimentation

Des brebis :

Troupeau 09 2009Les brebis qui ont agnelées à la fin de l'automne passent toute la "belle saison" dans les prés où elles ne consomment que de l'herbe.
C'est à l'extérieur qu'ont lieu les "lutes" (reproduction), les béliers vivant avec les brebis.

 

Elles ne rentrent en bergerie qu'un mois avant d'agneler.

 

Les brebis qui agnèlent vers la fin du printemps, elles, sortent dans les prés dès que leurs agneaux sont sevrés, c'est-à-dire au milieu de l'été. Elles y restent jusqu'à l'automne en fonction du temps et de la quantité d'herbe dans les parcelles.

 

 

Quand les brebis rentrent dans la maternité - un mois avant la date présumée d'agnelage - je leur distribue une alimentation plus riche afin qu'elles soient "en état" et que leurs agneaux profitent le plus possible avant leur naissance. A partir de ce moment les brebis reçoivent deux fois par jour du fourrage qu'elles consomment sur un tapis mécanique équipé de cornadis :
(merci de patienter, la vidéo peut mettre un certain temps à se charger).

Je leur distribue aussi "un mélange fermier" que je prépare à base de céréales. Le moment qui précède l'ouverture des cornadis relève du départ d'une course de chevaux, …

 Attention au départ, 5 – 4 – 3 – 2 –1 … mangez !
(merci de patienter, la vidéo peut mettre un certain temps à se charger).

En fait, les céréales sont distribuées en premier, car les brebis avalent leur 600 gr/repas en 5 minutes, alors qu'elles mettent 3 à 4 h pour le foin. 
Pour elles comme pour moi, il n'y a ni dimanche, ni jour de fête qui tiennent, les repas se font deux fois par jour.

 

 

Des agneaux avant le sevrage :

Pendant leurs premiers jours les agneaux se contentent du lait maternel. La tétée est prise bien souvent à l'initiative de la mère qui se lève et "invite" plus ou moins vigoureusement ses petits à venir boire.

Pour les mères moins maternelles, pour celles qui n'en sont qu'à leur premier agnelage, ou si elles sont fatiguées par l'agnelage, ce sont les petits qui réclament jusqu'à ce que leur mère leur permette de téter.

 Case adopt 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Case adopt 2

Parfois, juste après la naissance, il est nécessaire d'aider certains agneaux à "trouver la direction" du pis. Dans d'autres cas, et notamment pour leur premier agnelage, c'est la mère qu'il faut obliger à laisser ses petits venir la téter (et ça peut durer plusieurs jours…) c'est une des raisons pour lesquelles on met mère et petits dans une "case d'adoption".

En cas de naissances multiples, au-delà de deux agneaux, j'enlève les suivants (le troisième, voire le quatrième) car la brebis n'a que deux trayons et la compétition entre les petits est trop forte pour que chacun ait sa ration de lait. Je l'ai déjà évoqué dans une autre rubrique, on n'est pas dans le monde de Disney mais plutôt dans celui de la jungle. Le plus fort vide tout le lait, les autres "se démerdent". Et "maman brebis" est incapable d'y mettre bon ordre. Elle a souvent déjà fort à faire pour écarter les "voleurs" qui s'invitent.

  

Les agneaux retirés de leur mère sont mis en "allaitement artificiel" dans une "nurserie".

C'est également là que je place les agneaux rejetés/abandonnés par leurs mères. Les causes d'abandon sont multiples ; bien souvent il est dû à une malformation, un écart de poids important avec les autres petits de la portée, ou... une lubie de la mère.

Une machine - appelée Louve - reconstitue le lait en diluant et mélangeant de la poudre de lait à de l'eau tiédie à 40/45° (photo de droite).

Louve
Nursery

 

Sur cette photo de la nurserie on voit, en haut à droite, trois agneaux en train de téter à la même tétine (alimentée par la "louve" qui est installée juste derrière le panneau) alors qu'ils disposent de 6 points pour boire, va comprendre pourquoi.

Mise à part la façon de boire le lait, ces agneaux reçoivent la même alimentation que ceux restés avec les mères, c'est à dire du foin à volonté et un mélange à base de céréales (blé, orge) de maïs, de bouchons de luzerne et de tourteau de colza (photo ci-contre).

Ovi mash 18
Biberonnage

Au début de leur mise en "nurserie" certains agneaux ont un peu de mal à s'habituer à boire à la tétine, dans ce cas j'utilise le biberon…

Si pour les premières tétées 5 biberons de 100/120 ml suffisent par jour, on arrive très vite à 5 biberons de 350/400 ml par jour.

Un agneau boit plus de 2 litres de lait par jour.

L'agnelle que je "biberonne" sur cette photo, tout comme sa sœur,
n'a jamais voulu boire seule à la louve.
J'avais dû les retirer - à 4 jours - à leur mère
qui n'avait pas de lait et jusqu'à leur sevrage à l'âge de 2 mois,
je leur ai fait 5 biberons par jour…

Les agneaux qui sont avec leurs mères ont du lait à volonté autant qu'il leur est permis de boire et vivent au rythme qu'imposent les distributions d'aliments aux brebis.

Sur la vidéo ci-dessous on les voit se dégourdir les pattes pendant que les brebis mangent leurs céréales avant d'aller, eux-même, en manger une ration...
(merci de patienter, la vidéo peut mettre un certain temps à se charger).

 Ils sont ici, le nez dans la mangeoire. Certains prennent le temps de s'amuser avant de venir manger, mais après quelques jours l'effectif est au complet avant même que j'ai rempli les mangeoires.
(merci de patienter, la vidéo peut mettre un certain temps à se charger).

Le titre qui s'affiche sur la vidéo précédente évoque une leçon de "saute mouton", la voici. Qui peut dire que ces agneaux sont malheureux ?
(merci de patienter, la vidéo peut mettre un certain temps à se charger).

il y a bien quelques chutes, mais pas de bobo, la paille amortie la réception.

 

Des agneaux après le sevrage :

Pendant un peu plus de leurs deux premiers mois passés avec leurs mères - qui leur ont fournit tout le lait qu'elles pouvaient produire - mes agneaux ont pris l'habitude de consommer du foin et des céréales et leur métabolisme est devenu celui des ruminants.

Au bout de cette période d'allaitement, nombre de brebis ne produisent d'ailleurs presque plus de lait. C'est à ce moment que survient le sevrage.
Sur une période d'une dizaine de jours je supprime la ration de céréales pour les mères et je ne leur distribue plus qu'un foin de qualité moyenne.
Ce changement de régime alimentaire fait stopper la production de lait. Les agneaux prennent l'habitude de ne plus boire de lait mais de consommer du foin et des céréales. C'est là qu'intervient la séparation mère/agneaux.

Sur une ou deux journées je transfère les agneaux dans un bâtiment où ils vont terminer leur croissance.

Pour moi, il est impensable de mettre dehors mes bébés nés au début de l'hiver quand le climat nous fait subir : vent, pluie, neige, gelées, boue... alors qu'ils n'ont pratiquement rien sur le dos (je veux parler de laine, pas de manteau à chien-chien).
Et oui, mes agneaux ne vont pas gambader dans les prés, ce qui ne veut pas dire qu'ils restent apathiques, loin de là ! Pour eux, tout est bon pour faire de l'exercice, mais j'ai fait ce choix de les élever en bâtiment pour supprimer les déparasitages qu'impose la mise à l'herbe.

Vous pourrez vous faire une idée du nombre de traitements qu'il faut faire subir aux "agneaux d'herbe" en lisant cet article issu de la revue Pâtre et en consultant cette thèse de doctorat vétérinaire. J'ai pratiqué ce type d'élevage comme le montre la photo ci-dessous mais je l'ai abandonné.

 Agneaux meres ds pres

Finalement, mes agneaux élevés en bergerie sont aussi sains que ceux élevés en "bio" ; je ne fais aucun traitement pour près de 90 % d'entre eux. Je n'ai recours aux médicaments qu'en cas de nécessité absolue ; plus particulièrement dans les périodes humides (printemps, fin d'automne, hiver) où des toux peuvent se rencontrer. Une alimentation équilibrée, une ambiante saine (ventilation, hygrométrie, paillage quotidien…), absence de stress, passage très fréquents au milieu d'eux qui donnent l'occasion de chahuts, me mettre des "coups de boule" dans les jambes les amuse énormément  – sont les meilleurs moyens de prévenir les maladies.

Pour en revenir au sevrage, ce changement radical dans leur mode de vie ne se fait pas sans pleurs…
On parle de "larmes de crocodile", on dit aussi "pleurer comme un veau", mais on pourrait tout aussi bien dire "pleurer comme un agneau".
Il leur faut un à deux jours pour se faire à leurs nouvelles conditions de vie et leurs nouveaux compagnons de jeux.
En effet, je sépare les mâles des femelles et les grands des petits – pour permettre à chacun de manger sa part sans subir trop de pression des plus grands -.
Très vite ils se font à leur nouvel environnement et s'habituent au nouveau rythme de vie ponctué par une distribution de "mélange fermier" (mélange de céréales et de tourteau de colza) le matin, après le paillage de la litière, et en fin d'après-midi.

Une joyeuse cacophonie accompagne la distribution des céréales dans chacun des quatre lots d'agneaux que j'ai constitués, mais un silence monacal s'établit dès que le dernier grain est tombé dans les mangeoires comme le montre la vidéo qui suit :
(merci de patienter, la vidéo peut mettre un certain temps à se charger).

 

Une fois qu'ils ont avalés leurs céréales – non madame, je ne mets pas de lait dans leurs céréales le matin, elles sont distribuées "sèches" – ils font un tour à l'abreuvoir et se mettent à manger du foin et de la paille en alternant des périodes de rumination et de sieste.

Agneaux foins
Agneaux paille
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